Bear Grylls : l’incarnation moderne de l’instinct de survie
Si vous êtes du genre à troquer une soirée Netflix contre une rando sauvage, ou à choisir un week-end bivouac au lieu d’un apéro en terrasse, Bear Grylls est probablement déjà une figure familière dans votre univers. Ancien membre des forces spéciales britanniques, aventurier de l’extrême et maître du couteau suisse, Bear n’est pas juste un type qui boit sa propre urine pour survivre dans le désert (quoique, il l’a fait). C’est surtout un conteur hors pair, capable de nous accrocher à l’écran avec un simple silex et l’envie de dépasser nos limites.
Ses séries sont bien plus que des tutoriels de survie. À travers ses périples, Bear nous invite à une introspection brute, souvent entre deux cascades absurdes. Alors si l’appel de la nature vous démange ou si vous voulez juste vivre l’aventure bien au chaud sous votre plaid, voici les meilleures séries avec Bear Grylls à voir absolument.
Man vs. Wild (A l’état sauvage) : le classique indémodable
On commence par la base. » Man vs. Wild » – connue en France sous le nom » A l’état sauvage » – est la série qui a propulsé Bear Grylls sur le devant de la scène. Durant sept saisons, il parcourt les environnements les plus hostiles de la planète : jungle amazonienne, déserts brûlants, montagnes glacées… Le concept est simple : il est largué en pleine nature avec un minimum d’équipement, et doit rejoindre la civilisation en survivant par ses propres moyens.
C’est cru, parfois dérangeant, souvent impressionnant. Vous l’y verrez manger des insectes, construire des radeaux improbables ou grimper des falaises avec des moyens dignes de MacGyver sous caféine. Mais au-delà du sensationnalisme, l’émission nous enseigne une chose : nous avons tous un instinct primitif qui ne demande qu’à se réveiller.
À (re)voir sur Discovery+ pour un shot d’adrénaline brut.
Running Wild with Bear Grylls : des célébrités hors de leur élément
Imaginez Zac Efron, Channing Tatum ou Barack Obama, paumés au milieu des montagnes islandaises ou au cœur d’une forêt tropicale, en train de se battre avec un cabillaud cru. Non ce n’est pas un délire post-apéro, c’est le pitch de » Running Wild with Bear Grylls « .
Dans cette série au format plus détendu – mais pas moins intense –, Bear emmène des célébrités dans des aventures en terrain sauvage pendant 48 heures. Ce n’est pas qu’une question de dépassement physique : les dialogues entre Bear et ses invités sont souvent surprenants de sincérité. Ils parlent de peur, de succès, de perte, de résilience. Ce mélange inattendu d’introspection et de frissons en fait une série vraiment à part.
Parmi les épisodes cultes :
- Celui avec Barack Obama, dans le parc national d’Alaska : une conversation sur le changement climatique en pleine nature.
- Celui avec Kate Winslet, la vraie, qui saute d’une falaise gelée sans doublure.
- Le duo Bear et Alex Honnold (grimpeur de l’extrême), probablement l’un des seuls à avoir fait douter Bear lui-même.
À visionner sur National Geographic.
You vs. Wild : la survie version interactive
Netflix a eu une idée brillante : et si c’étaient les spectateurs qui prenaient les décisions à la place de Bear ? » You vs. Wild » est un ovni télévisuel interactif où vos choix influencent la suite de l’aventure. Une sorte de » livre dont vous êtes le héros « , mais avec du sanglier à affronter (littéralement).
Alors, est-ce qu’il faut traverser le ravin sur une liane ou rester planqué dans un buisson ? Vous choisissez. Bear obéit. Et parfois… il tombe. Ou il atterrit dans un piège fétide. L’intérêt ici, ce n’est pas seulement de » gagner « , mais de comprendre pourquoi certaines décisions sont meilleures en situation de survie. C’est à la fois ludique, pédagogique, et suffisamment bien réalisé pour vous coller à l’écran.
Une bonne introduction à la survie pour les plus jeunes, ou pour les grands enfants que nous sommes tous un peu. Disponible sur Netflix.
Bear Grylls: The Island – ou comment tester la vraie survie humaine
Dans » The Island « , Bear Grylls a fait un pari fou : laisser un groupe d’hommes (et plus tard, dans les saisons suivantes, un groupe mixte) seuls sur une île déserte, sans équipement, sans vivres, et sans lui. L’objectif ? Recréer une mise en situation hyper réaliste de la survie à l’état brut.
Dès l’épisode 1, c’est la douche froide (parfois au sens propre). Rapidement, les tensions montent, les egos explosent, et la nature reprend ses droits. Cette série est moins centrée sur les exploits physiques que sur le mental. C’est presque une étude sociologique : que devient notre masculinité quand elle est dépouillée de confort et de technologie ?
Un format fascinant, brut, parfois dur à regarder – mais idéal pour ceux qui aiment la vérité nue sous le vernis du monde moderne. Disponible sur Channel 4 (UK).
Worst Case Scenario : l’art d’imaginer le pire
Dans cette série un peu plus ancienne mais toujours pertinente, Bear Grylls explore des scénarios catastrophe typiques de la vie urbaine : chute d’ascenseur, accident de voiture, inondation soudaine, attaque de chien (oui oui). On change un peu de décor : ici, la jungle c’est la ville.
Bear nous y apprend comment survivre dans ces situations extrêmes, avec toujours cette même rigueur militaire et cette capacité d’adaptation fulgurante. Parce que la survie ne se joue pas toujours dans la brousse reculée. Parfois, c’est en bas de chez vous, quand l’imprévu frappe vite et fort. À regarder si vous êtes du genre prévoyant… ou parano.
Non disponible partout mais plusieurs épisodes circulent sur YouTube.
Pourquoi on regarde Bear Grylls (et pourquoi ça fait du bien)
Au fond, pourquoi sommes-nous si captivés par un homme qui mange des vers et boit de l’eau de vase ? Parce que Bear Grylls représente quelque chose qui nous manque parfois cruellement dans nos vies réglées comme du papier à musique : l’imprévu, l’, le dépassement.
Il nous rappelle que vivre, ce n’est pas juste cocher des cases ou aligner des stories Instagram. C’est aussi sentir le vent froid sur sa peau, improviser devant l’obstacle, faire confiance à ses sens – et parfois à sa peur. En suivant ses aventures, on réveille ce petit feu intérieur qu’on avait peut-être laissé en veille.
Pour ma part, j’ai le souvenir précis d’un épisode où Bear grimpe une cascade abrupte avec une corde de fortune. Ce jour-là, j’ai balancé mon téléphone, pris mes chaussures de trail et fait 20 km en forêt. Pas pour me prouver quelque chose. Juste pour être.
Envie de pousser l’aventure plus loin ?
Regarder Bear Grylls peut déjà vous reconnecter à certaines intuitions, mais si le feu de l’aventure vous brûle vraiment, pourquoi ne pas expérimenter par vous-même ? Voici quelques pistes :
- Faites un stage de survie de 2 jours avec Inuka Outdoor ou CEETS pour apprendre les fondamentaux de la débrouille en nature.
- Essayez une micro-aventure à la française avec Decathlon Outdoor.
- Préparez un EDC (Every Day Carry) version survie avec des équipements minimalistes et efficaces comme ceux de Survivre.com.
Bear Grylls ne fait pas que nous divertit : il nous pousse à remettre de la nature, de l’effort et de l’instinct dans nos routines trop bien huilées. Et ça, croyez-moi, ça vaut bien quelques ampoules aux pieds.
Qui est vraiment Bear Grylls ? Biographie express d’un survivant
Avant d’être l’icône mondiale de la survie que Netflix et Discovery se disputent, Bear Grylls (de son vrai nom Edward Michael Grylls) a surtout été un gamin obsédé par l’aventure. Né en 1974 sur l’île de Wight, élevé entre escalades, navigation et arts martiaux, il rejoint plus tard les SAS britanniques, les forces spéciales du Royaume-Uni. C’est là qu’il affine ce mélange explosif de technique, de mental et de sang-froid qui fait aujourd’hui sa signature à l’écran.
Fun fact : avant Man vs. Wild, Bear a failli ne jamais pouvoir remarcher correctement. À 23 ans, il se brise plusieurs vertèbres lors d’un accident de parachute en Afrique. Les médecins lui parlent de fauteuil roulant. Dix-huit mois plus tard, il gravit l’Everest, devenant l’un des plus jeunes Britanniques à atteindre le sommet. C’est ce parcours, entre casse, résilience et obstination, qui nourrit l’aura de ses émissions : quand il vous dit que » tout est dans la tête « , il sait de quoi il parle.
Côté vie perso, Bear Grylls est loin de l’image du loup solitaire perdu dans les bois. Il est marié à Shara depuis 2000 et père de trois garçons, avec qui il expérimente une version » famille » de la vie sauvage sur une petite île au large du Royaume-Uni. Un quotidien rythmé par les tournages, les expéditions, mais aussi par des moments beaucoup plus simples : pêcher, faire du feu, prendre le large en bateau. Comme quoi, l’instinct de survie, ça marche aussi à l’échelle familiale.
Livres et réalisations de Bear Grylls : prolonger l’aventure hors écran
Si vous avez déjà binge-watché toutes ses séries, la bonne nouvelle, c’est que Bear Grylls ne s’est pas contenté de la télévision. Il a aussi publié une série de livres de survie, d’autobiographies et même des romans jeunesse qui prolongent l’univers que l’on découvre dans Man vs. Wild ou You vs. Wild.
Parmi les ouvrages les plus connus (souvent disponibles en français ou en VO facile à lire) :
- » Mud, Sweat and Tears « (parfois traduit par » Face à l’extrême « ) : son autobiographie best-seller, idéale pour comprendre les coulisses de ses expéditions, ses échecs, ses galères et ce qui l’a poussé à devenir l’aventurier le plus médiatisé du monde.
- Guides de survie pratiques : des livres qui condensent techniques, check-lists et conseils concrets pour s’en sortir en pleine nature (feu, abri, orientation, premiers secours). De quoi accompagner vos stages ou randos engagées.
- Séries jeunesse » Mission Survival « : des romans d’aventure pensés pour les ados, mélangeant intrigue et vraies techniques de survie. Si vous voulez contaminer vos enfants – dans le bon sens – au virus de l’outdoor, c’est une porte d’entrée parfaite.
En parallèle, Bear est producteur ou co-créateur de nombreuses réalisations audiovisuelles autour de la survie : documentaires, émissions spéciales, formats interactifs. Cette multiplication de supports n’est pas qu’un business : elle permet de toucher des publics différents, du passionné de bushcraft au simple curieux qui veut juste comprendre comment ne pas paniquer en pleine nature.
Bear Grylls, ambassadeur de l’aventure et de la nature
Au-delà du show, Bear Grylls joue aussi le rôle d’ambassadeur de la vie sauvage. Pendant plusieurs années, il a été Chief Scout, c’est-à-dire chef mondial du mouvement scout britannique, inspirant des millions de jeunes à sortir de chez eux, planter une tente et se frotter à l’inconfort créatif de l’outdoor.
Il collabore régulièrement avec des organisations environnementales et intervient sur des sujets comme la protection des espaces naturels ou l’impact du dérèglement climatique sur nos terrains de jeu favoris. Quand il traverse un glacier en train de fondre ou discute avec Obama en Alaska, ce n’est pas seulement pour le spectacle : le message sous-jacent, c’est que ce terrain de jeu-là est fragile, et qu’il ne tiendra pas éternellement si on continue à le maltraiter.
Pour les marques, Bear Grylls est aussi devenu une sorte de label » survie & aventure « . Il collabore avec des fabricants de couteaux, de vêtements techniques, de matériel outdoor, en mettant l’accent sur la fiabilité plutôt que sur le marketing bullshit. Si son nom apparaît sur un équipement, l’idée est simple : il doit résister à un minimum de chaos, de pluie glaciale et de boue.
Voir aussi : d’autres émissions et aventuriers à découvrir
Si vous avez déjà fait le tour des séries avec Bear Grylls, l’univers de la survie et de l’aventure télévisée ne s’arrête pas là. Voici quelques pistes pour continuer à nourrir votre soif de grands espaces :
- Survival shows » old school « : des formats comme ceux de Ray Mears ou Les Stroud (Survivorman), souvent plus pédagogiques, moins » cascade » mais ultra riches en techniques de bushcraft.
- Émissions de survie en duo ou en groupe : de Naked and Afraid à d’autres variantes modernes où la dynamique de groupe, les conflits et la coopération passent au premier plan – un bon complément à The Island.
- Documentaires d’expédition : ascensions, traversées polaires, voyages en solitaire… Parfaits pour voir comment d’autres aventuriers gèrent, eux aussi, la peur, la fatigue et l’inconnu.
En mélangeant les approches – le côté spectaculaire de Bear Grylls, la rigueur de certains experts plus » roots « , les expériences sociales façon île déserte – vous construirez votre propre vision de l’aventure. Et surtout, vous aurez toutes les cartes en main pour transformer l’inspiration de votre canapé en vrais projets dehors, que ce soit une nuit en hamac à 20 km de chez vous… ou un trek de plusieurs jours sur un GR perdu.


